Interview réalisée par Marie-Line El Haddad

À la croisée du rock et de l’électro, le groupe coréen 2Z (prononcé Tu-Zi) poursuit son ascension avec une énergie rare. Formé en 2020, le quintet (JungHyunHojinBumjunZunon et Nua) incarne une nouvelle génération d’artistes coréens qui repoussent les limites du genre, entre guitares brûlantes, beats électroniques et messages d’espoir. Alors qu’ils s’apprêtent à fêter leur sixième anniversaire et à lancer leur première tournée européenne, les cinq musiciens se confient à Blender Book Magazine sur leur parcours, leur musique et leur vision.

MLEH : Pour commencer, pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

JungHyun : Bonjour ! Nous sommes 2Z, un groupe composé de cinq membres : un batteur, un bassiste, un guitariste, un chanteur et un DJ. Nous avons officiellement débuté le 14 janvier 2020 et fêterons notre sixième anniversaire en janvier 2026. Nous avons sorti plus de 50 chansons originales et commencé notre première tournée en Amérique du Sud en 2022. Depuis, nous retournons au Brésil chaque année et avons également tourné en Asie (Japon, Taïwan, Hong Kong, Vietnam, etc.) ainsi qu’aux États-Unis. L’an prochain, nous prévoyons notre première tournée européenne.

MLEH : Vous avez débuté en 2020, une période particulièrement difficile pour les artistes. Comment décririez-vous l’évolution de 2Z depuis vos débuts jusqu’à aujourd’hui ?

ZUNON : Nous avons débuté au moment même où le monde plongeait dans la pandémie de COVID-19. Ce n’était pas prévu, ni souhaité, mais nous n’avions pas le luxe de nous plaindre.
À la place, nous avons utilisé ce temps pour prouver que 2Z était bien vivant. Nous avons continué à sortir des chansons, à apparaître dans des émissions et même à faire du busking pour nous faire connaître.
Nos fans ont remarqué cette passion et nous ont surnommés “les enfants qui chantent l’espoir“. Cet encouragement nous a donné la force d’apporter lumière et positivité dans les jours sombres de la pandémie. Grâce à cette persévérance, nous sommes aujourd’hui un groupe qui tourne dans le monde entier.

MLEH : Le rock reste encore assez rare dans la scène musicale coréenne. Qu’est-ce qui vous a attirés vers ce genre et comment définissez-vous votre style ?

HOJIN : Au départ, je n’aimais pas le rock. Je le trouvais étranger, presque agressif. Mais plus j’en écoutais, plus j’étais touché. J’ai compris que c’était parce que les groupes de rock créent la musique dans sa forme la plus brute : la batterie pose le rythme, la basse ajoute le groove, les guitares et claviers expriment les émotions, et la voix transmet le message.
Nous voulons, nous aussi, créer une musique qui parle d’espoir, quelque chose qui manque à beaucoup de gens de notre génération. Nous ne voulons pas être définis par un seul genre : nous voulons simplement communiquer à travers le son unique de 2Z.

BUMJUN : Quand 2Z s’est formé, je n’étais pas batteur, je faisais du DJing et du synthétiseur. Mais quand notre batteur original est parti, j’ai pris la relève et je me suis entraîné sans relâche.
C’est en répétant avec les autres que je suis tombé amoureux du rock.
C’est un genre honnête : on peut raconter une histoire doucement ou crier un message pour toucher les gens.
Créer notre son a été difficile, mais gratifiant. Voir chacun donner le meilleur de lui-même m’a inspiré. Aujourd’hui, nous essayons de capturer ces émotions dans notre musique. C’est cela, le son de 2Z.

Pochette de l’album de plomo et 2Z – ©GOGO2020

MLEH : Votre nouvel EP Highness mêle rock et éléments électroniques. Qu’est-ce qui a inspiré cette direction artistique ?

HOJIN : Après avoir rencontré plomo, je me suis intéressé à la musique qu’il fait, notamment au Big Beat et au Techno.
Notre producteur Jay (Jeong Han-jong) aimait déjà ces genres et nous a fait découvrir des artistes comme Fatboy Slim, Lunatic Calm et The Prodigy.
C’était fascinant de voir comment des DJ (et non des groupes) interprétaient le rock, et cela nous a donné envie de fusionner rock et électronique.

Notre EP Highness est conçu comme un voyage, né de la question : “Où se trouve notre point culminant ?
Le thème central est : “Nous nous tenons tous sur une ligne de frontière”.
Depuis nos débuts pleins de rêves, jusqu’à aujourd’hui où nous partageons un monde commun avec notre fandom FromA, nous avançons ensemble vers Highness.

MLEH : Vous avez collaboré avec le DJ et producteur plomo. Comment cette collaboration est-elle née ?

JungHyun : plomo travaille principalement dans le Techno et le Big Beat, mais avant d’être DJ, il était bassiste dans un groupe. Nous partagions les mêmes influences (Red Hot Chili Peppers, Pearl Jam) et il rêvait depuis longtemps de collaborer avec un groupe. En début d’année, il nous a proposé un projet commun avec l’équipe GOGO2020. Le processus a été passionnant, notamment sa manière d’utiliser les voix, les samples et les effets vocaux. Dans “2020 March (plomo’s Rhythm Institution)”, il a distordu certaines voix et ajouté des rythmes intenses typiques du Big Beat — c’était parfait. J’espère que le public écoutera la version originale et le remix ensemble.

MLEH : Le titre principal “Borderline” raconte en deux parties une histoire de désespoir transformé en espoir. Pouvez-vous nous en dire plus ?

HOJIN : Borderline est divisée en deux parties contrastées : la première en Big Beat électronique, la seconde en hard rock.
Les deux diffèrent par le rythme et le style, mais partagent le même message.
Nous voulions parler de notre propre “frontière intérieure”, l’espace mental et émotionnel où se tient 2Z aujourd’hui.
La première partie exprime la frustration des débuts et des épreuves liées au COVID-19.
La seconde évoque la résilience, la redécouverte de ce que signifie être 2Z, et la conviction que si FromA croit en nous et que nous croyons en eux, nous pourrons avancer ensemble.

MLEH : L’un des autres morceaux phares, “Unreal”, est décrit comme romantique et onirique. Que représente-t-il pour vous ?

HOJIN : “Unreal” parle de ces moments où des gens du monde entier chantent nos chansons. C’est irréel. FromA nous donne un amour infini, presque irréel lui aussi. Cette chanson est ma confession sincère à leur égard.

BUMJUN : Quand je joue “Unreal”, j’ai l’impression de tomber dans un rêve. Le « elle » représente FromA, mais aussi la musique elle-même et la scène. Avoir surmonté la pandémie pour tourner à travers le monde me semble toujours irréel.

ZUNON : Leur soutien constant a été la lumière au bout du tunnel. Chaque instant partagé avec eux me semble irréel, dans le plus beau des sens.

NUA : Le « elle » symbolise pour nous la musique et le regard du public. Ces instants d’intensité sont si forts qu’ils semblent impossibles. “Unreal” parle de l’amour entre 2Z, la musique et le public.

JungHyun : Pour moi, c’est un cri du cœur pour FromA. Ma phrase préférée — “let it know, get it know, I want you till the end” — traduit ce message d’amour et de foi adressé à nos fans et au monde entier.

MLEH : Et pour la suite, que peuvent attendre les fans de 2Z après Highness ?

NUA : Highness représente notre ascension, mais aussi un nouveau départ. Nous voulons faire de la musique sans limites, remplie de sincérité et d’émotion.

JungHyun : Nous préparons de nouvelles chansons pour le début de l’année prochaine et nos premières tournées européenne et latino-américaine.
En Corée, nous travaillons à renforcer notre son d’ensemble avec NUA, et DJ plomo nous rejoindra sur scène pour la prochaine tournée. Nous avons hâte de partager cette énergie intense avec nos fans.

Merci à 2Z et à Moonlight PR pour cette interview! Retrouvez leur dernier EP en cliquant ici.

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Posted by:Marie-Line El Haddad

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